Au feu ! (faites le 18)

«Mon père croit que je suis taré avec mes warhammer»
Par MARIE-JOËLLE GROS
Libération du 08/10/2009 à 00h00


--This wont be translated, it an article about the reactions to another article published in a french journal--

Vous lirez l'article qui CHOQUE en suivant le lien ci dessus. Mon HUMBLE explication de texte ci dessous :

Premier paragraphe :

Grégoire (G.), 16 ans est pressé d'aller jouer/retrouver ses copains. Il a une boite de transport de figurines de chez GW (attaché-case). "Il sera injoignable" : sa mère sait ou il est et qu'il sera occupé de 14H00 à 18H30. Toujours mieux que de trainer dans la rue. Ah oui, il pratique cette activité le samedi, parfois.

Deuxième paragraphe :

G. arrive chez GW (qui est en expansion sur notre territoire puisque "il s’en crée de plus en plus en France").

A priori, G. joue à WH et à 40K : ses figurines étant "mi-médiévales, mi-futuristes" et armées de mortiers, lance flammes et javelots : à mon avis il a de la garde impériale et des slanns. Pour les javelots, ça peut aussi bien être du SdA, peut être plus probable que les slanns.

On apprend qu'il peint ses petites figurines " pièces après pièces, depuis des mois" : tiens, au moins c'est un truc qui dure. Et ça doit réclamer de la minutie, peut être même que ça développe le sens artistique ? Continuons.

Troisième paragraphe :

Les joueurs sont de sexe masculin (s'il y a une fille, elle n'est pas venue : OUI il y a des filles qui jouent aux "warhammers", mais si on les remarque c'est qu'elles sont rares, Y COMPRIS dans les clubs et conventions "plus adultes" et "hors GW"). Ils écoutent de la musique de jeunes et essayent de s'affirmer. Si j'en crois la musique qui passe en général en boucle dans les relais GW, on y préfère le métal ou le hard rock (manowar ?) : mais bon, c'est ce qu'écoute le "studio". Rien de choquant.

La journaliste nous interpelle sur le langage "codé". Elle a d'ailleurs compris "mètre" à la place de "maitre" (je crois). La description est assez ressemblante : les joueurs calculent en "PS" la portée de leurs "galettes". Moi, j'aurais dit "en pouces la portée de mes gabarits" mais je suis "un vieux", comme le père du gamin qui est cité : «Mon père croit que je suis taré, dit Victor, 14 ans. En plus, il trouve que les warhammer, c’est cher.» D'ailleurs, tous les copains de Victor sont d'accord avec lui : Les parents ça comprend rien. Pour ce qui est du prix, papa a raison (je joue et si je dois acheter des figs à ma fille, je lui dirais la même chose "les warhammers c'est cher : achète des pet-shop, en plus c'est pré-peint !". Rien de choquant : des ados qui parlent un langage légèrement "codé" pour s'affirmer et sont en conflit avec leurs parents au sujet d'une activité (couteuse). En tant que parent, vu que les gamins sont là tous les mercredis de 14H00 à 18H30, je dirais que le père ne pense pas VRAIMENT que son fils est fou.

On apprend qu'un bon moyen de se constituer une armée "sans frais" consiste à se la faire offrir aux anniversaires et à noël : OK ce sont des gamins. Certains sont déjà plus malins : ils achètent de l'occase. Victor lui utilise GW pour apprendre à gérer ses finances, puisqu'il y passe toutes ses économies depuis la 6ème (pas son argent de poche : ses économies : différence importante) : c'est éducatif.

Quatrième paragraphe :

Quoi ? Vendre ses warhammer ? C’est sacrilège pour Sander, 11 ans. Mitaines noires, badge de Kiss, Sander a un «don» pour peindre ses figurines, ses ainés en conviennent. Mais il n’est pas encore admis à la table de jeu. «Les petits, ils comprennent rien aux règles, et ils cassent tout», affirme Victor. Le benjamin montre patte blanche. Il «étudie un peu tous les jours» les complexes règles du jeu et fait ce serment : «moi, je jouerai toute ma vie». Personne ne tique. Pourtant, il n’y a pas que les warhammer dans la vie. Et les sorties ? Et les filles, elles ne se moquent pas ?«Les échecs, ça revient aussi à jouer aux petits soldats», riposte Nicolas, 25 ans, le doyen. Désarmant.

Sanders qui a 11 ans et aime Kiss (c'est même pas ma génération : ce gamin est proche de son grand père ! - JE PLAISANTE, NE LANCEZ PAS DE PIERRES !) est un bon peintre de l'avis général - mais ne joue pas encore parce qu'il est trop petit : Il s'agit donc d'une activité dans laquelle des enfants d'ages différents peuvent cohabiter (11 à 16 ans pour l'instant), et ou même si "Les petits, ils comprennent rien aux règles, et ils cassent tout", il reste possible d'être objectivement reconnu pour ses qualités, ici la peinture. Le gamin de 11 ans (en l'occurrence le benjamin) si content d'avoir été reconnu pour ses qualités devant un élément extérieur (la journaliste) en rajoute un peu en expliquant qu'il compte bien bosser les règles du jeu et "y jouer toute sa vie" : La journaliste est un peu surprise que personne ne relève le fantasque de sa formule, mais c'est qu'elle n'a devant elle que des enfants (et des vendeurs dont le travail est de faire jouer pour faire acheter) et pas de joueurs adultes (il faut dire que ces derniers préfèrent jouer entre eux et en tout cas pas dans les boutiques, en général).

La journaliste tente quand même de trouver une faille dans ce paysage un peu trop idyllique d'ado passant du bon temps ensemble, ayant des activités artistiques, lisant des livres, gérant de l'argent, s'entendant bien malgré des tranches d'âge différentes : C'est normal, c'est son métier, et elle demande donc : "Et les sorties ? Et les filles, elles ne se moquent pas ?". Je la comprend. Des gamins de 16 ans qui jouent avec des petits bonshommes au lieu de faire du skate ou du foot : Pas top. C'est aussi pour cela que je dis moi même que je joue avec des "petits soldats" : la meilleure défense, c'est l'attaque. Franchement, elle aurait posé la même question face aux membres d'un club d'échecs... C'est là que la chute, désarmante, arrive :

Ce n'est pas un gamin mais le doyen (vraisemblablement le vendeur) - 25 ans - qui répond :

«Les échecs, ça revient aussi à jouer aux petits soldats»

Désarmant, ça veut dire charmant parfois. Moi c'est le vendeur que je trouve navrant, ici. Faire tomber ces gamins dans le stéréotype du joueur d'échecs, c'est pas cool.



PS :


Accroche de l'article : Mon père croit que je suis un taré avec mes warhammers
-> Les parents qui ont des enfants qui y jouent sans trop comprendre vont se sentir concernés.

Développement : descriptions d'ados normaux et peut être même un peu moins "gamins" que d'autres.
-> La journaliste se rend sur place : elle aurait pu se contenter d'interroger les parents (comme l'aurait fait Mireille Dumas)

Conclusion : "C'est désarmant".
-> Déposons les armes, il n'y a pas lieu de combattre, ce n'est pas grand chose, finalement.

Le soucis au final, c'est la réaction épidermique d'une minorité qui a souffert par le passé (la "croisade" de Mireille Dumas durant les années 80, les attaques encore plus violentes aux états unis, etc.) et qui reste -on la comprend- sur la défensive.